L'apprentissage en France en 2024
Voici plusieurs années que la France fournit un effort considérable sur la formation des jeunes en alternance et en apprentissage. Cette méthode de formation, qui souffrait parfois d’une mauvaise image, a bénéficié d’une prise de conscience et de nombreuses évolutions ces dernières années. Les mesures prises et les orientations ont permis un changement de mentalité tant auprès des étudiants que des entreprises. Mais qu’en est-il vraiment ? Quel est le bilan de ces années d’investissement ?
Une étude est menée depuis 3 ans par la Fondation The Adecco Group, le cabinet Quintet Conseil et l’association Walt en France à travers leur Baromètre de l’Observatoire de l’Alternance. Une étude de qualité et représentative qui a permis d’interroger pour son édition 2024, 625 professionnels décisionnaires et plus de 500 alternants. Le constat est sans appel : l’Alternance est La solution pour les employeurs et les étudiants. On vous explique…
Source : l’observatoire de l’alternance | 3e édition | Février

Une satisfaction grandissante
Chez les entreprises...
... partagée par les alternants !
Du côté étudiant, c’est le même engouement : 91% des alternants se disent satisfaits (voire très satisfaits) de l’alternance et 78% d’entre eux attribuent une note de recommandation de plus de 8 sur 10. Les bac+2 et bac+5 sont d’ailleurs en majorité plus proches de la note 9 sur 10.

Une réponse aux tensions du marché du travail
Des jeunes plus actifs que jamais
Le taux d’activité des moins de 25 ans atteint 42.9% en 2023, son plus haut niveau depuis 1990, notamment en alternance. Et un tiers des créations d’emplois salariés repose sur des contrats d’alternance. L’alternance apparaît donc comme une des sources de cette embellie.
Un outil des ressources humaines...
88% des entreprises déclarent avoir recours à l’alternance pour des raisons de recherche de compétences et des problématiques de métiers en tension. C’est aussi et surtout l’ambition de former et de fidéliser de nouveaux salariés qui arrive en tête de toutes leurs motivations.
49% des services de ressources humaines utilisent et apprécient cette voie de formation.
Un intérêt financier
L’aspect financier vient en deuxième position : embaucher tout en maîtrisant les coûts salariaux! Le dispositif d’aide et d’exonération de charges sociales très avantageux pour les entreprises permet un recrutement où les coûts restent maîtrisés.

Un vrai choix plutôt qu'un choix par défaut
Un intérêt financier également pour les étudiants
Une réussite au diplôme favorisée...
Un net écart existe entre les taux de réussite au diplôme des apprentis et des scolaires. C’est 97 % de réussite pour les apprentis contre 79 % pour les scolaires en niveau Master. Et l’écart est le même en école de commerce : 89 % contre 71 %. L’alternance offre sans équivoque un avantage décisif en contextualisant, en illustrant et finalement en ancrant davantage les apprentissages théoriques.
… et des niveaux d’insertion professionnelle élevés.

En amont du dispositif : les enjeux du sourcing et l’accompagnement
Malgré le succès et la satisfaction sans conteste du dispositif, il existe encore des difficultés pour les entreprises et les alternants à se rencontrer.
Recruter un candidat ou trouver une entreprise : un matching à améliorer
Pendant longtemps, apprendre un métier, c’était apprendre des compétences techniques (ou hard skills). Mais au fil des années, les soft skills, qui regroupent les compétences relationnelles, comportementales et cognitives transférables d’une fonction à une autre, ont gagné leurs galons aux yeux des recruteurs. Cependant les formations en alternance ont-elles intégré cette évolution ?
Alors qu’alternance est reconnue pour former « très bien » aux compétences techniques, elle souffre d’un défaut de qualité important sur l’apport en soft skills. L’apprentissage de ces compétences nécessite un investissement important en temps et une approche pédagogique particulière. Et c’est aussi ce point qui demande aujourd’hui une grande vigilance : l’accompagnement ! Beaucoup d’alternant estiment de pas avoir été correctement accompagnés. 22% d’entre eux déclarent même ne pas avoir eu de tuteur nommé par l’employeur, ce qui est pourtant une obligation du Code du travail. En phase avec cette proportion, 1 employeur sur 5 estime avoir du mal à mobiliser des collaborateurs.